Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

MEDI'ART

Archives
16 mai 2012

Eloges de la Normalité

Liberté, Égalité, Fraternité en guise de devise républicaine rappelle aussi le parcours de toutes les luttes sociales depuis la Révolution Française. Cette devise apparaît depuis peu comme fragilisée mais chaque fois renforcée lorsque la République par l’essence même qui est la sienne, tient au renouvellement des Hommes qui doivent la servir.

Le mardi 15 mai 2012 François Hollande en sa qualité de Président de la République élu, Chef des armées, a reçu l’onction suprême de pouvoir servir ses concitoyens par le truchement de la plus lourde charge de la République, celle du Président de tous les Français. Quelle leçon tirer du parcours de cet Homme d'Etat dont la silhouette s’est affinée au fil des temps, s’imposant par ailleurs un régime drastique, point d’orgue de son ascension au Palais de l’Elysée. Et que révèle cette mue ! La volonté affichée de s’inscrire dans la Norme. Être conforme à la Norme, à la moyenne, et c’est d’ailleurs le sens qu'il souhaite donner à sa présidence. Du candidat normal à la présidence normale, François hollande a su imposé tout au long de la campagne électorale, la notion de Norme dans la façon d’être et la manière d’être, et de vouloir être de ce président qui se veut comme les autres. L’homme s’y est longtemps préparé. Tout au long de la campagne, il a voulu imposer son style, proche du peuple, usant parfois de trop du thème de rassemblement quoiqu'il ait fort à faire comme l’a annoncé le béarnais François Bayrou. De toute évidence le président normal est investi. L’un doutait de sa capacité à prendre en main le destin de la France, des Français, voire des Européens, il y est parvenu avec un parfait respect de son calendrier. L’autre doutait de sa capacité à incarner la fonction, les images de son investiture, l’air grave prononçant un discours clair et succinct montre bien l’image d’un chef, qui pour le citer « je fixerai les priorités mais je ne déciderai pas pour tous, de tout et partout ». Tel est le sens de la normalité, c'est-à-dire, s’inscrire comme son prédécesseur dans la rupture et cette fois ci de l'hyper-présidence qu'a voulu incarné Nicolas Sarkozy. Eh bien cinq années après la première rupture amorcée par le désormais ex-président, François Hollande comme pour montrer son attachement au respect des institutions républicaines a simplement manifesté la volonté et la détermination de rompre avec la rupture. A chacun son style ! Celui ci se veut normal. Et quelle normalité !

Pour mieux comprendre, il importe d’observer et de décrypter les paroles et actions du désormais Chef d'Etat Français. C’est un état d’être. L’homme se veut à la fois dans le mouvement mais dans la retenue, il est porteur d’un idéal républicain celui de gouverner dans le rassemblement, il souhaite être le défenseur de la France mais dans le respect de tous les corps intermédiaires de la nation, qui faudra t’il le rappeler porte aussi la parole des Français. C’est dans ce contexte qu'élu Président de la République le dimanche 6 mai 2012 il a tenu a manifesté a l’ensemble de toutes les Françaises et à tous les Français sa volonté d’œuvrer pour la justice, la jeunesse et le rayonnement de la France. Ses premiers mots à l’issue de cette élection poignante sont prononcés en Corrèze à Tulles. A Mitterrand le Château-Chinon et à Hollande la Corrèze. Cette comparaison n’est pas anodine. La Bastille restera dans l’histoire de la V ème République le lieu de célébration de la victoire électorale et cette fois ci encore au cours du mois de Mai, des deux présidents socialistes que la France ait connu à ce jour. C’est normal et c’est une expression de la normalité. Pourquoi ? Il s’agissait simplement de fêter la victoire avec le peuple, parmi le peuple autour du peuple et dans l’entente cordiale avec d’autres peuples. D’aucuns y ont vu, l’expression d’un certain communautarisme avec les drapeaux étrangers. C’est vouloir nier l’histoire même de la France, terre d’ardents défenseurs de la République, des droits de l’homme, qui ont su embrassé par l’idée même qu’ils se font de toute civilisation, le devoir de s’ouvrir. Il s’agit d’un raisonnement logique et c’est normal de le voir ainsi en évitant toute récupération qui ne grandirait pas leurs auteurs. La Bastille redevient à nouveau le lieu de la rencontre et pour une meilleure diffusion des idéaux républicains pour de plus grandes victoires Françaises.

Et ainsi François Hollande se mettant aussitôt au travail, multipliant les consultations tout au long de la semaine écoulée, offre le contraste avec les images d’il y a Cinq ans d’un président au Fouquet et sur un yacht. Il est important de mentionner au passage que l’état du pays ne prête guère à l’euphorie. C’est donc normal que François Hollande soit au travail. La situation est difficile et il a tout intérêt à construire une conjonction de coordination entre le projet et la réalité: Revenir à l’équilibre des comptes en 2016 par la prise de mesures orientées vers un volet croissance dont l’objectif est de rétablir d’une part la justice sociale et d’autres part tenir les engagements européens de réduction des déficits publics ou Perdre la confiance des Français.

Qui aurait cru que le volet croissance annoncé dès les débuts par François Hollande susciterait l’intérêt de certains dirigeants européens dont Mario Monti et Mario Draghi ? Et pourtant, il semble Normal de comprendre que l’Austérité budgétaire doit s’accompagner d’une forte ambition d’investissement opérée sur des choix d’Avenir ! Au mieux doper la croissance et rétablir les comptes plus tard. Il appartient au tout nouveau Président de la République, droit dans ses bottes, investi dans une salle dont le décor traduit bien les couleurs de la cérémonie, de montrer l’image d’un chef déterminé à Restaurer les Institutions afin de leur accorder toute leur légitimité. Le sacre de l’Homme de la Normalité est fait. La France n’est pas un problème, elle est une solution…

 

 

Publicité
14 avril 2010

Une lecture à partager

L'histoire, magistra vitae              

              Ne considérer l'histoire que comme un amas immense de faits qu'on tâche de ranger par ordre de dates dans sa mémoire, c'est ne satisfaire qu'une vaine et puérile curiosité qui décèle un petit esprit, ou se charger d'une érudition infructueuse qui n'est propre qu'à faire un pédant. Que nous importe de connaître les erreurs de nos pères si elles ne servent pas à nous rendre plus sages? Cherchez,Monseigneur, à former votre cœur et votre esprit. L'histoire doit être pendant toute votre vie l'école où vous vous instruirez de vos devoirs. En vous présentant des peintures vives de la considération qui accompagne la vertu, et du mépris qui suit le vice, elle doit un jour suppléer aux hommes qui cultivent aujourd'hui les heureuses qualités que la nature vous a données.

              On ose aujourd'hui vous montrer la vérité; on ose tantôt mettre un frein à vos passions naissantes, et tantôt secouer cette pesanteur naturelle qui retarde notre marche vers le bien; mais un jour viendra, et il n'est pas loin, Monseigneur, qu'abandonné à vous-même, vous ne trouverez autour de vous aucun secours contre des passions d'autant plus fortes et plus indiscrètes,que vous êtes plus élevé au-dessus des hommes qui vous entourent. Vous ne connaissez pas le malheur, je dirais presque la misère de votre condition. La vérité, toujours timide, toujours fastidieuse,toujours étrangère dans les palais des princes,craindra certainement de se montrer devant vous. Redoutez, Monseigneur, ce moment de votre indépendance. Quand je vous l'ai annoncé comme prochain, si vous avez éprouvé un sentiment de joie et d'impatience, je dois vous avertir que vous devez redoubler d'attention pour ne pas échouer contre l'écueil qui vous attend. Triste et malheureux effet de votre grandeur! Vous serez environné de complaisants à gages qui épieront incessamment vos faibles,et dont la funeste adresse vous tendra des pièges d'autant plus dangereux, qu'ils vous paraîtront agréables. Pour vous dominer impérieusement, ils iront au-devant de vos désirs; ils tâcheront, avec autant d'art que de constance, de vous rendre esclave de leurs passions en feignant  d'obéir aux vôtres. Si vous les croyez, vous serez tenté de vous croire quelque chose de plus qu'un homme et dupe de vos courtisans, vous vous trouverez rabaissé même au-dessous d'eux.

           A la voix insidieuse de la flatterie, opposez les réflexions que vous fournira l'histoire. Elle vous apprendra, si elle n'est pas écrite par la plume prostituée de nos écrivains modernes, que la vertu ne doit pas être un exercice plus commode et plus facile pour les princes que pour les autres hommes. Elle vous dira au contraire que plus vos devoirs sont étendus, plus vous devez livrer de combats et faire d'efforts pour les remplir. Elle vous avertira que né,comme tous les hommes, avec un commencement de toutes les passions, vous devez craindre qu'elles ne vous conduisent aux plus grands vices; elle vous dira que chaque vice du prince est un malheur public       (De l'étude de l'histoire, pp.11-13).

27 mars 2010

Une brève

                                   Il est l'heure de partir. Le centre ville de La Rochelle par ce matin de printemps s'éveille peu à peu; sur la place de verdun où se tient le marché de samedi, les commerçants attendent leurs clients habituels qui se précipitent à peine. Il fait un temps maussade et ce n'est pas le ciel gris qui dément cette affirmation. Il est temps de monter dans le bus en direction de Périgny dans lequel se remarque très peu d'affluence. Le trajet n'est pas long et la route tout aussi dégagée permettra d'arriver à temps. Un premier arrêt, le second et toujours pas de passagers sur la voie. Nous amorçons la montée  sur le quai  Louis  Durand  et à l'arrêt de l'hôpital deux habitués de la ligne 18 firent leur apparition et montèrent dans le bus. Le conducteur poursuit sa manœuvre et roula. Cinq  minutes plus tard alors que le voyage se poursuit en toute quiétude, nous fûmes secoués brusquement, mais rien de grave en fait. Juste une descente rappelée par un pérégrin chargé de son sac de randonnée au dos et le chemin reprit de plus belle. On aurait dit que le bus était vide à ce moment là et en mettant fin à cet instant de contemplation au rond point de la république, une journée de travail s'amorçait.

4 janvier 2010

Voyage onirique

le_reve_de_nuit                  Le vent froid glacial du mois de janvier me fouette le visage. Il s'élance à nouveau vers moi les bras ouverts et je ne peux l'empêcher de m'envelopper. A la fois tendre et fougueux, il me rend léger. Le temps poursuit son chemin rotatif et le ciel bleu candide se révèle à nous comme savent le scruter les pêcheurs aux larges des côtes. Il fait beau; il est d'ailleurs inconvenant de s'en plaindre.

                  Il fait beau disais-je! Bien sûr! Par cette après midi hivernale les passants dans un va et vient incessant se motivent et profitent de ce temps radieux qui cache par delà nos épaules un soleil lumineux, étincelant. Ce mois de janvier, prémices des jours d'un nouvel an reprend le cours de la vie après les effervescences des fêtes de fin d'année. Les repas de famille ont permis de se revoir et de se montrer plus chaleureux, les parcs aux sols verts et froids sont très peu envahis par les adultes et les enfants, quelques uns profitent pour regarder depuis leurs fenêtres les flocons de neiges qui tombent. Il neige, il neige! A dit Sandrine à maman. Viens voir,maman, il neige. Eh oui, le constat ne laisse point de doute à la beauté de la nature qui a surgi en un instant... En un clin d'œil en effet, le sol dur et ferme fait place à une robe blanche au couleur de la sainteté et la neige comble tout le par terre et la rue. Les automobilistes semblent bien armés. Ils roulent à vitesse moyenne, à la queue-leu leu ; de mes volets, je les vois traverser la bitume, tout aussi prudent qu'un piéton qui traverse la route. Et subitement j'aperçois un attroupement de jeunes gens et personnes âgées qui se dirigent vers nous, certains passants forment des allées de fans et d'autres accompagnent le cortège de l'Epiphanie. Rien de grave, plus de peur que de mal et tout aussi emballés, nous nous faufilâmes dans la masse éprise de bonheur, de liberté, de joie de vivre. Les participants et acteurs de la fête sont endimanchés dans les tenues communément appelé "Agbada",quelques rares  prirent des allures de  carnavaliers, d'autres encore sont dans leurs uniformes de spectacles à l'image de Gangbé Brass Band. Une troupe de percussionniste munis de leurs tambours, de leurs trompettes, de leurs gongs et de leurs magnifiques voix, se mettent à faire danser un public curieux au départ passif et subitement entrainé par le rythme jazzique de la musique. Fédératrice de personnes venues d'horizons divers, dansant et exécutant des chorégraphies distinctes et qui s'apparentent, la musique remplit encore une fois son sacerdoce de producteur de joie, de détentes et d'instants de frénésie. La musique coulait sans cesse. Tous les spectateurs s'y abreuvent et exprimèrent leurs émotions intérieures au moment où je sursautai de mon songe d'une nuit d'hiver ayant revisité des souvenirs d'un enfant de Kpota, un des quartiers de Porto-Novo.

3 mai 2005

Tchif au Musée des Arts Derniers

           <>

tchif                                   L'artiste plasticien béninois Tchif, de son vrai nom Nicaise Francis Tchiakpè participe à une exposition collective sous le signe de l' Engagement. L'évènement aura lieu du   10  Mai au 31 juillet prochain au Musée des arts derniers sis au 105 Rue Mademoiselle dans le 15 ème à Paris et accessible par le métro Cambronne sur la ligne 6.


" Une des oeuvres de Tchif"


Tchif et ses contemporains sous le thème de l' Urbanité veulent exprimer leur engagement artistique et créatif lors de cette exposition dont le vernissage est prévu pour le 19 Mai prochain au musée des arts derniers à Paris. Bien qu'ayant participé voici bientôt deux ans à une exposition de Tchif, il apparaît comme un devoir d'accompagner par cet article les efforts sans cesse accomplis pour promouvoir l'art contemporain africain dans le monde. Cet effort se reflète aussi dans le travail des artistes plasticiens africains et béninois en particuliers dont les réalisations n'ont rien à envier à leurs collègues occidentaux. C'est donc à dessein que cette exposition collective d'artistes africains et occidentaux entend offrir aux visiteurs une autre vision de la création africaine. Le plaisir est d'autant plus immense de le savoir engagé et présent à ces différentes manifestations artistiques et culturelles car il s'agit de consacrer ces créateurs et donner du prix à leur labeur.
Nourri de ses 32 printemps l'artiste plasticien béninois Tchif ne manquera pas encore l'occasion de soigner les hommes au travers de ses œuvres toujours énigmatiques comme il a appris à interpréter le monde. Il use de façon habile et ingénieuse des couleurs jaune, brun, ocre et bien sûr le noir qui forment l'essentiel de sa palette pour réaliser des œuvres avec la latérite, le cuir, des bouts de bois,des bouts de fil, du fer, bref de matériaux locaux. Aucune indifférence ne peut se remarquer face à ses oeuvres tant elles saisissent et bouleversent le regard, suscitant des interrogations comme la signification presque quasi permanente des hiérogrypphes et des lézards sur ses toiles."Son travail aboutit à des compositions où la verticalité est soulignée par des figures géométriques qui occupent le plus souvent l'espace central de la toile. Ses figures paraissent comme suspendues sur le vide autour desquelles gravitent des signes tracés en noir " affirme Elise Daubelcour, coordinatrice du festival Boulev'art.
                  

Publicité
19 avril 2005

Hommage à Paul Hazoumê

hazoum_          Essayiste, romancier, chercheur, journaliste béninois, Paul Hazoumê, aura été l'un des ardents défenseurs de la reconnaissance de l' identité culturelle africaine. Ses ouvrages s'inscrivent dans une transcription des réalités de son pays, de son continent, et, constituent une contribution majeure à la connaissance de soi, de celle des autres. Le mérite de cet homme réside dans l'originalité et la qualité de ses œuvres. En faire mention traduit cette volonté de lui rendre hommage afin que la jeune génération africaine et béninoise en particulier fasse connaissance avec cet homme qui a écrit l'une des belles pages de la littérature africaine.

Homme de culture et homme politique béninois, Paul Hazoumê, fait partie de la première génération des écrivains africains d'expression française. Né le 19 Avril 1890 à Porto-Novo où il a fait ses études primaires, il meurt le 18 Avril 1980. Il aura été l'un des ardents défenseurs de la reconnaissance de l'identité culturelle africaine. "DOGUICIMI", le plus célèbre héritage qu'il a laissé aux peuples africains est une contribution majeure pour une meilleure connaissance des aspects folkloriques et traditionnels de cette partie du monde. Dans une démarche d'affirmation de soi au sein d'un complexe de cultures, ses ouvrages prennent la forme d'un résultat de recherches anthropologiques et sociologiques et suscitent encore la question de la mission de l'écrivain africain. C'est sous la direction de son mentor, le Révérand Père Aupiais qu'il aiguise son âme d'écrivain en collaborant à la revue " La Reconnaissance Africaine" dans laquelle il publie des études ethnographiques et historiques. En 1937 l' Institut Ethnographique de Paris édite son essai " Le Pacte de Sang au Dahomey" qui constitue une transcription réelle et objective des réalités socio-culturelles africaines. La qualité et le succès de l'œuvre valent à l'auteur d'être appelé à Paris, au musée de l'homme en qualité de chargé de mission . En 1938, la publication de son célèbre roman "DOGUICIMI" fait de lui un écrivain reconnu. Dans " Diversité culturelle et enseignement des littératures francophones : Perspectives critiques sur la littérature africaine" voici ce qu'en pense le Prof Josias SEMUJANGA de l' Université de Montréal : " La richesse de la documentation, et le souci d' exactitude ethnologique, ainsi que le cadre historique lui-même éloignent un peu ce récit du genre romanesque et en font dans une certaine mesure un discours du savoir historique et ethnologique. Ce texte est aussi une réussite narrative alliant les lois du roman historique à celles du conte". On reconnaîtra à l'écrivain béninois Olympe-Bhêly QUENUM le commentaire suivant " Les ouvrages de Paul Hazoumê, au-delà de leur caractère littéraire sont l'expression tangible des réalités connues et méconnues des africains".

 

Cet écrivain aura été de toutes les luttes sociales et politiques pour l'affirmation non seulement de la culture noire mais aussi pour la reconnaissance de ses spécificités. Co-fondateur de la revue " Présence Africaine" il a également publié de nombreux articles dans le "Phare du Dahomey" feuille anticolonialiste sans opté pour la rupture avec la métropole. Il crée avec Louis HOUNKANRIN, premier journaliste béninois un journal manuscrit clandestin "Le Récadaire". Sa détermination, son engagement d' écrivain africain s'est manifesté pour contribuer à faire connaître la culture noire et les coutumes des pays africains afin de prouver que les "indigènes" possèdent un fond de sentiment et d' idéal élevé. Son combat s' inscrit aujourd'hui dans ce qui peut être traduit comme les valeurs de la diversité culturelle et de l'exception culturelle des peuples.

12 avril 2005

Le ritualisme de Euloge Béo Aguiar

 

                    au_bout_des_bois                       Créer et réaliser un spectacle potentiellement africain mais de carrure internationale est bien la démarche qu’entreprend le metteur en scène béninois Euloge Béo Aguiar. L’originalité de ses représentations réside dans l’adhésion spontanée du public, des spectateurs à la scène. Son espace scénique est un appel franc qui met en exergue le rapport avec l’alentour pour des spectacles dites de célébration montrant tout le rapport entre le culturel et le cultuel.

                              Qu’il s’agisse de « Jonquet Rue 12 » ou de « Fâ »  ou encore de  « Au bout du bois » ( photo ci-contre)  du metteur en scène béninois Euloge Béo Aguiar, le concept est le même. S’inspirer de la richesse d’une tradition africaine encore vivante, faire jouer des comédiens dans leur propre langue, user dans certains actes de la pièce des rites africains pour permettre à chaque spectateur de repartir avec une impression, souvent celle d’avoir assisté à une représentation authentique. Selon ses propres termes  « On ne peut mieux dire ce que l’on ressent que dans sa propre langue » .Voilà des frontières déterminants qui ont amené Euloge Béo Aguiar à s’inscrire dans une forme d’exception culturelle en  empruntant le chemin de l’âme d'Afrique pour penser son  théâtre.Conséquences, le metteur en scène s’inspire des cérémonies initiatiques des régions du golfe de guinée qui ont la particularité d’être de successifs moments de transcendances . Ces cérémonies qui se déroulent souvent dans des couvents ou lieux d’initiés font usage, c’est le moment de le rappeller de l’une des fonctions premières du théâtre : Transcender le spectateur.
                              En empruntant cette voie pour créer ses spectacles et mieux en l’adoptant comme concept théâtral, Euloge Béo Aguiar retrempe l’afrique dans sa source originelle. La scène de la représentation , pareille à l’autel devient un lieu sacré .Le décor et le costume des comédiens souvent en liaison avec le sujet traité dégage une vibration. Le spectateur n’a pas besoin de comprendre nécessairement, il sent quelque chose de fort se passer . Cette impression est  frappante lors des représentations de « Jonquet Rue 12 »  ,de  « Au bout du bois » ou  de « Fâ ». Ce dernier spectacle qui met en scène  les quatre éléments du cosmos à savoir l’eau, le feu, l’air et la terre bouleverse le regard et suscite la curiosité  à cause de l'intrusion d'un cinquième élément qu’est l’amour. Et telle une cérémonie de fâ, les spectateurs n’ont pas assisté à ce qu’ils pensent être une représentation, Ils assistent à un spectacle que le fâ accepte d’offrir. Chacun repart avec plutôt une impression , un sentiment, une émotion et un état d’âme particulier. De ce spectacle, il ne peut y découler un procès de texte, de diction. Des comédiens africains ayant grandi au sein d’une société potentiellement théâtralisée et ouverte sur le monde jouent avec audace. Ils jouent dans un spectacle sur-titré en français mais dont le déroulement est une pure pensée du rituel africain rejoignant ainsi les japonais qui ont mis en scène leur cérémonie rituelle. Ces derniers dans un spectacle de gagaku ou  intitulée « Nô » exécute une pièce donnant l’impression d’un rituel  dans laquelle chaque acteurs, chaque musiciens accomplissent des gestes au cours desquels rien n’est laissé au hasard. Chaque mot, chaque cri, chaque parole est fixée. Aucune improvisation n’est permise.
Cette démarche correspond aussi à la prise de conscience de groupes africains-américains comme Barbara Anne Teer’s Harlem Theatr qui s’inscrivant dans la logique du Black Conscience se tourne vers cette forme de théâtre. Des commentaires assez sévères n’ont pas manqué de qualifier cette démarche d’absolument folklorique.Mais c’est ignorer l’histoire de la tragédie grecque.

5 avril 2005

Ma conviction

  fadairo   Une des toiles exposées par ludovic Fadaïro lors de l'exposition L'Harmattan 2000 à Cotonou

        L' intérêt de ce blog est de partager avec vous ma double culture béninoise et africaine. Elle est le reflet de mon engagement, de ma détermination à contribuer à sa promotion et à sa sauvegarde par des articles d'informations et d'analyses.Je suis persuadé au regard de l'état du continent africain aujourd'hui que seul un développement axé et basé sur sa culture, sa sociologie lui permettra de connaitre un avenir moins tourmenté. Ce débat nous interpelle, c'est pourquoi j'ai pris le pari de vous exposer chaque mardi mon opinion sur la question en attente de vos contributions et de vos critiques.

Publicité
MEDI'ART
Publicité
MEDI'ART
Publicité